Depuis les décrets SSR de 2007, l’évaluation de la marche pathologique ou/et du mouvement est incontournable. On voit fleurir depuis, ici et là, nombre de laboratoires d’analyse de la marche au sein des CHU et des centres de rééducation. Il faut ici distinguer les laboratoires d’analyse quantifiée de la marche, le plus souvent rattachés à un service de chirurgie orthopédique infantile pratiquant la chirurgie multisite. Je vous renvoie d’ailleurs vers le vidéocast de ce mois-ci dans lequel le Professeur Georges PENNECOT aborde le rôle de ce type de laboratoire dans la décision opératoire. Ce type de laboratoire doit répondre à un certain nombre de critères et à un cahier des charges précis tant en terme de matériel que de personnel, que de compétences d’ingénierie. Hors de l’indication opératoire (et évaluation post opératoire), les besoins sont plus limités. On peut avoir des besoins d’enregistrement cinématique et dynamique du mouvement, mais c’est surtout sur un plan fonctionnel que la marche est évaluée. Nul besoin de capture de mouvement 3D impliquant un post-traitement pouvant être important et nécessiter des compétences en biomécanique. Sur le plan des paramètres spatio-temporels, la piste de marche électronique GaitRite et le Zeno ont pignon sur rue. Le GaitRite est aujourd’hui d’ailleurs un gold standard. Toutefois, il faut un espace dans lequel installer le tapis et il est généralement installé dans une salle dédiée dans un centre de rééducation ou un hôpital. Analyser la marche sans trop de contrainte d’espace, à un coût raisonnable avec un degré de précision appréciable et sans impliquer le recrutement d’un ingénieur spécialisé peut se révéler un vrai casse-tête. Les accéléromètres sont de bons candidats mais on trouve rarement un logiciel adapté à la clinique mettant en forme les données pour être interprétées directement par les médecins, les kinésithérapeutes. Avec l’avènement des multicapteurs, des solutions intéressantes sont proposées par certaines sociétés qui privilégient le côté clinique, sans ignorer la recherche scientifique et clinique. Développé en Suisse, le système Gait Up est très intéressant. Il s’agit d’un ensemble de capteurs (accéléromètre tri-axial, magnétomètre, gyroscope, baromètre) regroupés en un seul boitier de petite taille, qui se place autour du pied du patient (chaussé ou non). L’enregistrement se fait simplement au cours de la marche du patient (dehors ou dans une salle) et les données sont stockées sur une carte mémoire. La consultation des données, mises en forme sur le plan clinique, est très explicite et permet une interprétation clinique immédiate sur un nombre limité de paramètres. On reste malgré tout en présence de tableaux denses, ce qui reste un problème l’interprétation. Attaché à cet article, quelques brochures et exemple de rapport. Un bon point, les bases normales tirées de la littérature. D’autres bons points, la mise en forme de la variabilité de la marche, spécifiquement sur la variabilité du temps de cycle (on peut discuter sur l’absence d’autres paramètres de variabilité), et la mesure de la hauteur de pas, indicateur précieux notamment de la marche des patients séniors. Je vous redonne plus d’infos après un test approfondi du système.
Gait Up! from Gait Up on Vimeo.
- Démarrage des vidéos de formation - 17 avril 2024
- Colloque sur l’Analyse Fonctionnelle de la Marche - 20 février 2024
- Formation en dynamique des systèmes non-linéaires - 12 novembre 2020