Article de presse du quotidien L’Orient Le Jour du 28 mars 2009
Pionnier au Liban et dans le monde arabe, le laboratoire d’analyse de la marche et du mouvement de Sesobel s’adresse à toutes les personnes qui souffrent des troubles du comportement, suite à une maladie neurologique ou orthopédique.
Aujourd’hui se déroule le deuxième congrès scientifique de Sesobel (Service social pour le bien-être de l’enfant), intitulé « l’analyse de la marche, un pas vers de nouveaux horizons ». Ce congrès, qui a lieu à l’hôtel Le Royal et qui est placé sous le patronage du président de la République, Michel Sleiman, voit la participation d’une sommité internationale de la chirurgie du rachis, le professeur Jean Dubousset, qui a donné son nom à une technique mondialement reconnue.
Ce séminaire est aussi l’occasion pour Sesobel de faire connaître son laboratoire d’analyse de la marche et du mouvement au grand public et au corps médical, notamment aux chirurgiens orthopédiques, aux neurochirurgiens, aux médecins physiques et aux physiothérapeutes. Unique en son genre au Liban et dans le monde arabe, inauguré en 2005, ce laboratoire détecte les problèmes liés à la marche au niveau des articulations, des muscles et de l’ensemble du squelette. « L’examen sert à établir un diagnostic détaillé et précis de toutes les articulations et des muscles lors du mouvement chez les patients atteints de troubles de l’appareil locomoteur », précise à ce propos l’ingénieur Ayman Assi, docteur en biomécanique et responsable du laboratoire, qui travaille en collaboration avec un chirurgien orthopédique de l’Hôtel-Dieu de France, le docteur Ismat Ghanem.
Un meilleur choix de traitement
« Il devient alors plus aisé d’orienter les patients vers le traitement le plus adéquat », note M. Assi. Ces personnes peuvent, notamment, être atteintes de troubles neurologiques, présenter une inégalité de longueur des membres inférieurs, souffrir de scoliose, de déformations du pied, ou pour les amputés, avoir besoin d’une évaluation du port d’une prothèse. M. Assi précise que cet examen s’adresse aussi aux sportifs, car il leur permet d’étudier leurs performances.
« Cet examen se déroule durant une période d’une heure et demie à deux heures, pendant que le patient marche, ajoute-t-il. Il peut évidemment prendre plus de temps lorsque le patient est handicapé. Il est totalement indolore et se pratique au moyen de rayons infrarouges. » Ouvert à tous les patients adressés par leurs médecins, « le laboratoire a déjà testé 150 patients, sans compter les enfants de l’association pour lesquels ce laboratoire a été conçu, au départ », explique Gladys Aoun, responsable de la communication auprès de Sesohel. Elle souligne que les recettes du laboratoire constituent un autofinancement pour l’association qui s’occupe de 444 enfants handicapés et de leurs familles. Et Mme Aoun d’ajouter que l’association est en pourparlers avec la CNSS et d’autres institutions, notamment l’armée libanaise, les FSI, et les assurances privées, pour que cet examen soit remboursé.
Car à l’étranger, les techniques d’analyse du mouvement et de la marche ont fait leurs preuves depuis longtemps déjà. Implantées depuis les années 80 aux États-Unis, en Europe, au Canada et en Australie, c’est dans les années 90 que leur utilité a été démontrée. « Aujourd’hui, ce genre d’examen est une nécessité pour établir un diagnostic », affirme Ayman Assi, précisant qu’il « met en valeur des troubles que les radiographies, IRM, scanners et autres, ne peuvent détecter ».
Centre de recherche
Le laboratoire d’analyse du mouvement et de la marche est une grande salle où six caméras à infrarouge filment le patient en marche. Sur le corps de ce dernier, des marqueurs sphériques réfléchissent les rayons infrarouges. Des électrodes de surface sont aussi collées sur sa peau. Lorsqu’il marche, les caméras captent et analysent la position de son corps dans l’espace. De plus, deux plates-formes d’effort situées au sol, étudient la puissance et la force des articulations durant la marche, lorsque le patient se déplace sur ces plates-formes. Par ailleurs, deux caméras vidéo, qui filment le patient en marche, permettent la synchronisation entre l’image et le système, et la reconstruction de cette image sur ordinateur. L’ensemble de ces données est traité et analysé dans un rapport mis en place par M. lssi, qui veille également au bon déroulement de l’examen et qui en a d’ailleurs lui-même établi le protocole.
Ce laboratoire est enfin un lieu propice à la recherche. Deux travaux de recherche y ont déjà vu le jour, l’un sur la reconstruction en trois dimensions des membres inférieurs d’enfants IMC (atteints d’infirmité motrice cérébrale), et l’autre sur le choix du collier cervical pour limiter le mouvement du cou lors d’un traumatisme, indique M. Assi. D’autres recherches sont en cours, en partenariat avec l’Hôtel-Dieu de France et le laboratoire biomécanique des arts et métiers de Paris.
Discrètement inauguré en 2005, vu la trop grande fragilité politique et sécuritaire, l’initiative n’en reste pas moins une avancée de taille pour la médecine au Liban.
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